Compte tenu de la démographie des entrepreneurs et des dirigeants d’entreprise en France, le marché de la cession d’entreprise devrait rester très actif dans les années à venir. Bien que les candidats à la reprise devraient rester nombreux, augmenter l’attractivité de son entreprise auprès des repreneurs est et restera l’une des clés pour vendre vite, au meilleur prix et en choisissant son successeur. L’enjeu pour le cédant est de maximiser son gain au moment de la vente et de la faciliter.
Augmenter l’attractivité de son entreprise en changeant de statut
Dès que le prix de vente est significatif, supérieur à 500 K€, parfois moins, le cessionnaire peut avoir intérêt à ce que la société soit sous forme de Société par Action Simplifiée (SAS). Pour vous, cédant, si vous acceptez de mettre en œuvre cette transformation, il faut prévoir au moins 1 mois pour effectuer les démarches de transformation : rapport d’un commissaire à la transformation ; rédaction des nouveaux statuts par un de vos conseils ; assemblée générale validant le changement de statut ; dépôts des nouveaux statuts au greffe et obtention d’un kbis à jour avant la cession. Pour un budget d’ensemble autour de 4 K€, pris en charge par l’entreprise avant la cession, soit concrètement une dépense à la charge de l’acquéreur.
Votre successeur sera motivé par le caractère flexible de ce statut (pas de nombre d’associé minimum, pas de capital social minimum et des formalités administratives souples) et par la responsabilité limitée qui garantit que ses biens personnels ne serviront jamais de caution en cas de difficulté de l’entreprise. En outre, le statut de la SAS permet de désigner une personne morale en qualité de président, ce qui permet de choisir la holding de reprise. Là encore, davantage de souplesse qu’en Sarl.
De plus, les économies seront importantes pour lui. D’une part, en SAS, il ne paie pas de charges sociales sur les dividendes mais seulement les prélèvements sociaux (17.2% à compter de 2018). Cela représente une réduction de charges significative par rapport à une SARL. D’autre part, les droits d’enregistrement lors de la cession sont divisés par 30 pour le repreneur par rapport à une SARL. Cela signifie que si M. Bois vend sa scierie à M. Duchêne pour 300 000€, M. Duchêne paiera 9 000€ de droits d’enregistrement si la scierie est une SARL contre seulement 300 € si c’est une SAS.
Selon sa taille, la Sarl n’avait peut-être pas de commissaire aux comptes avant la cession. La transformation en SAS conduira, après le rachat à en nommer un. Cette mission a un coût, dépendant de la taille de la société. C’est toutefois le gage d’une meilleure sécurité financière qui bénéficiera à la société dans ses rapports futurs avec ses partenaires.
Augmenter l’attractivité de son entreprise en sortant l’immobilier
En général, l’achat d’une entreprise qui possède son immobilier est trop lourd. Cela augmente la valeur du bilan, sans augmenter le résultat, ce qui intéresse peu le repreneur. Le prix de l’immobilier s’ajoute à celui de l’entreprise, nécessitant un financement et un apport beaucoup plus importants ainsi qu’un endettement sur 15 ans pour l’immobilier, ce qui freine ses créanciers et lui-même. Cela raréfie les candidats et vous oblige bien souvent, en tant que cédant, à faire des concessions sur le prix de votre entreprise ou de votre immobilier, voire les deux.
Il est donc intéressant de sortir l’immobilier. Cela vous permet de continuer à toucher une rente immobilière après la cession et de vendre séparément l’entreprise et l’immobilier, à leur juste valeur.
Deux options s’offrent à vous. Soit, vous faites en sorte que la société vous cède, en nom propre, l’immobilier. Dans ce cas, la société vous louera le bien. Au départ l’opération sera coûteuse puisque la société paiera de l’IS sur la plus-value, tandis que vous paierez 5,09% de la valeur du bien en droit d’enregistrement et l’impôt sur le revenu sur les loyers perçus ainsi que les mensualités du prêt qui vous a permis d’acheter le bien. Soit, vous décidez de sortir l’immobilier à l’aide d’une SCI. Pour cela, il existe plusieurs options, que nous détaillerons dans un prochain article.
En conclusion, comme à chaque fois qu’il s’agit de préparer une cession, il faut y consacrer du temps et savoir bien s’entourer. Mais n’oubliez pas que plus votre entreprise est attractive plus vous êtes en position de force dans les négociations.